Alpo Suhonen est quelqu’un qui n’est pas intéressé par les gens qui lui racontent ce qu’ils ont fait auparavant. Il préfère voir des gens qui lui disent ce qu’ils veulent apprendre et ce qu’ils feront dans le futur. Cela peut paraître une étrange manière de commencer cet article sur Suhonen. Mais si vous n’avez jamais entendu parler de lui, c’est la meilleure mise en condition.

La vie d’Alpo Suhonen dans le hockey et dans le théâtre:
17 juin 1948 Il naît à Valkeakoski
1965-71 Il joue pour Karhut, Jokerit and Ässät. Il remporte la SM-liiga en 1971 avec Ässät Pori.
1971-78 Entraîneur du FOPS qu’il conduit jusqu’en SM-liiga.
1977 Entraîneur-adjoint de l’équipe nationale finlandaise.
1978 Entraîneur de l’équipe finlandaise des moins de 18 ans, médaillée d’or aux Championnats d’Europe.
1978-79 Entraîneur d’Ambri-Piotta (SUI).
1979-81 Il conduit le SaiPa Lappeenranta en SM-liiga.
1981 Entraîneur de l’équipe finlandaise des moins de 18 ans, médaillée de bronze aux Championnats du Monde.
1982-86 Entraîneur de l’équipe nationale finlandaise. (7ème, 6ème and 5ème aux Championnats du Monde). Quitte son poste avant le Mondial 1986.
1986-88 Entraîneur du Zurich SC (SUI).
1988-89 Entraîneur de l’HPK Hämeenlinna.
Printemps 1989 Moncton (AHL).
1989-90 Entraîneur-adjoint des Winnipeg Jets (NHL).
1991-92 Directeur général du théâtre municipal de Turku.
1992-93 Entraîneur-adjoint des Winnipeg Jets (NHL).
1993 Entraîneur du Jokerit Helsinki.
1994-95 Theatre à Helsinki et à Turku.
Printemps 1995 Entraîneur de Kloten, qui remporte le championnat suisse.
1995-96 Entraîneur de Kloten, à nouveau champion de Suisse.
1996-97 Entraîneur du Zurich SC.
Printemps 1997 Chicago Wolves (IHL).
1997-98 Entraîneur de l’HPK Hämeenlinna.
1998-2000 Entraîneur-adjoint des Toronto Maple Leafs (NHL).
2000-... Entraîneur des Chicago Blackhawks (NHL).

Lorsque j’ai lu un texte écrit par Suhonen, je me suis dit que cet homme ressemble plus à un philosophe qu’à un entraîneur traditionnel de hockey sur glace. Suhonen préfère parler des hommes (les joueurs) et de leurs émotions que de tactique. A cause de cela, il est très étrange de décrire Suhonen brièvement. Suhonen est "un homme civilisé". Quand il doit choisir le lieu où il deviendra entraîneur, il vérifie d’abord les autres aspects de la vie dans la ville plutôt que le hockey: librairies, culture, théâtre, musique, conditions de vie... Le sport et le métier d’entraîneur semblent être pour lui des moyens de faire l’expérience des mystères de la vie.
    Ne compartementisez pas Suhonen, il est trop original. Il aime la "grande culture", mais ne se comporte pas comme la plupart de ses amateurs. Il déteste cette attitude élitiste (impertinence, vanité) qu’ont de nombreuses personnes impliqués dans le monde de la "grande culture" (théâtre, opéra, art...). Par exemple, lorsque la sculptrice finlandaise Laila Pullinen déclara que le sport est de la pornographie, il lui demanda pourquoi. Il lui demanda aussi s’il y avait des milliers de personnes qui visitaient sa galerie d’exposition.
    Pour en revenir au hockey et à notre sujet, Suhonen, parlons des raisons pour lesquelles Toronto est soudain redevenue une forte équipe. Suhonen les a expliquées. Ils (Pat Quinn et Suhonen) n’enferment pas les joueurs dans une tactique, leur but est que les joueurs s’amusent en jouant au hockey. La mobilité d’une équipe sur la glace est très importante, par conséquent les joueurs s’entraînent dur pour que leur condition soit bonne. Le rôle d’un gardien est également une clef et Suhonen pense que Joseph est peut-être le meilleur dans toute la NHL. Suhonen pense également que le general manager Mike Smith a fait un excellent travail en renouvelant presque touts les défenseurs de Toronto. Pour conclure, Suhonen déclara qu’à Toronto se trouvaient des artistes de la glace dont le jeu était beau à regarder, par exemple Tomas Kaberle. Ce genre de joueurs peuvent créer un bon match à partir du néant. Maintenant Smith et Suhonen son tous deux à Chicago, et il sera intéressant de voir ce qui arrivera. Lorsque Pat Quinn apprit que Suhonen serait choisi comme entraîneur des Blackhawks, il déclara: " Suhonen est l’homme idéal pour ce poste. " Les joueurs ont toujours été ravis de travailler avec Suhonen. Par exemple, Manuele Celio (dont Suhonen fut l’entraîneur à Kloten) a écrit un long article dans le "Tages Anzeiger" pour dire que Suhonen dévoue sa vie entière au hockey. Mon histoire peut ne pas totalement décrire quel genre de personne exactement est Suhonen. Mais je suis sûr que Suhonen, comme Hlinka, est prêt pour son rôle de pionner comme entraîneur européen d’une équipe de NHL. Je suis également persuadé que Suhonen espère que Hlinka réussira à Pittsburgh.
    PS: Suhonen entraîne depuis 30 ans. Si Scotty Bowman ne continue pas, alors Suhonen aura la plus longue carrière des entraîneurs de NHL.

La Finlande n’a pas pu faire de son mieux cette année

Auteur : © Mixal
Date : 29/07/2000
Autres langues : finlandais, anglais, tchèque (par Petr Mesicek), allemand (par Nicole).
Traduction : Jack Barron

  L’équipe nationale finlandaise avait beaucoup à défendre aux championnats du monde cette année. Ils avaient auparavant remporté deux médailles d’argent consécutives, mais les supporters finlandais n’exigeaient rien de moins que la médaille d’or. Une tâche très difficile attendait donc l’entraîneur Hannu Aravirta.
    Sa situation empira à cause des dures critiques à propos de la composition de son équipe. Aravirta n’avait par exemple pas sélectionné les attaquants Kai Nurminen, Janne Ojanen et Timo Pärssinen. Ces trois-là comptaient parmi les meilleurs joueurs finlandais de la saison de SM-liiga. La Finlande n’avait pas sa meilleure attaque possible dans les championnats du monde de cette année. En contrepartie, elle avait cette fois une défense très, très forte. Les joueurs de NHL Lumme, Niinimää, Karalahti et Berg étaient arrivés en renfort de trois excellents joueurs évoluant au pays, Lydman, Nummelin et Niemi, et l’ensemble semblait idéal. Le trio de gardiens, composé de Sulander, Toskala et Pasi Nurminen, était également censé être un des meilleurs du tournoi.
    La Finlande était placée dans le groupe B en compagnie de l’Autriche, de l’Italie et de la Slovaquie, du gâteau pour le finaliste en titre. C’est en tout cas ce que pensaient les supporters en Finlande. Mais, une fois de plus, la réalité fut quelque peu différente. La victoire 6-0 contre les Italiens fut suivie de deux nuls déçevants contre l’Autriche et la Slovaquie.
    La spirale négative sembla devoir se poursuivre au tour suivant, dans le groupe F de qualification où la Finlande, outre l’Italie et la Slovaquie, côtoyait le Canada, la République Tchéque et la Norvège. La Finlande délivra son pire du match du tournoi en perdant 5-1 contre le Canada. Ils ne réussirent rien de ce qu’ils entreprenaient. Sulander fut désastreux dans les cages. La défense rugueuse à la mode NHL les faisait ressembler à une bande d’idiots sur la glace, et les attaquants ne furent capables d’inscrire qu’un seul but. A ce moment du tournoi, l’opinion générale en Finlande était que Aravirta serait viré dès que possible. Le match contre le Canada fut également le dernier dans ce tournoi pour Sulander, et probablement le dernier de sa carrière internationale.
    Puis un miracle survint. Après trois matches de mauvais hockey, l’équipe retrouva son niveau. Toskala fut titularisé dans les buts, et avec son aide, les Finlandais battirent la République Tchèque dans un duel extrêmement important. Petteri Nummelin fut particulièrement en verve, réussissant deux buts et une assist. Les Tchèques terminèrent quand même en tête du groupe, mais la Finlande fut deuxième en dépit de ses performances en dents de scie.
    Les Finlandais se retrouvèrent face aux Suédois en quart de finale, avec une cote en hausse après les deux bons matches contre la République Tchèque et la Norvège. Les Finlandais luttèrent courageusement et furent récompensés par une victoire 2-1 sur la Suède. Toskala fut de nouveau excellent dans les buts, et la Finlande regagna la confiance de ses supporters. Une place en demi-finale assurée, les supporters finlandais retrouvèrent le sourire.
    L’équipe slovaque, qui avait joué un formidable tournoi jusque là, était prête pour une nouvelle surprise. Les Finlandais furent écartés sans ménagement de la route vers la finale. Les joueurs et les supporters finlandais avaient mésestimé la volonté des Slovaques et leur capacité à atteindre la finale. Lorsque les Finlandais apprirent que l’adversaire en demi-finales serait la Slovaquie, ils estimèrent que la Finlande n’aurait aucun problème pour se qualifier pour la finale. La Slovaquie prouva combien ils avaient tort et la Finlande était donc destinée à jouer pour la médaille de bronze.
    Aravirta apporta un changement significatif à son effectif avant le match pour la troisième place contre le Canada. Le meilleur gardien de la saison de SM-liiga, Pasi Nurminen, allait finalement faire ses débuts en championnat du monde à l’occasion de ce dernier match. En Finlande, la lutte pour la médaille de bronze apparaissait sans saveur. Depuis 1994, les Finlandais se sont tellement habitués à la victoire que le bronze n’est plus assez bon pour eux. Mais, de toute façon, l’équipe voulait sa revanche. La défaite humiliante contre le Canada était encore présente dans les mémoires. Ce match serré fut finalement remporté 2-1 par la Finlande. Le but vainqueur fut marqué par Marko Tuomainen des Kings de Los Angeles dans la dernière période. Pasi Nurminen ne disputa qu’un match, mais il n’eut pas le temps de montrer qu’il était le meilleur gardien finlandais du tournoi.
    Petteri Nummelin, Niko Kapanen et Jukka Hentunen furent désignés meilleurs joueurs finlandais du tournoi. Nummelin fut également élu meilleur défenseur du championnat, et sélectionné dans l’équipe All-Star. Il jouera en NHL l’an prochain en grande partie à cause de ces championnats du monde. La plus grosse déception pour les supporters fut la prestation des gardiens, qui avaient toujours fait la force de la Finlande dans les compétitions internationales. La principale satisfaction fut la ligne Hentunen- Kapanen-Lind, qui entama le tournoi comme quatrième ligne, mais qui devint rapidement la première ligne. Ce furent les seuls joueurs de l’équipe à avoir joué à un niveau constant dès le début de la compétition.

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