DEL : un nouveau millénaire agité
Auteur : © Che
Date : 25/01/2001.
Traduction : Jack Barron.
Autres langues : anglais, tchèque.
"Trop, c'est trop !", c'est ce que beaucoup ont dû penser à Francfort le 2 janvier, après la défaite des Lions contre Nuremberg (1-2, avec des buts de Martin Jiranek et Mario Chitaroni, après que Jason Ruff eut donné l'avantage au score aux Lions). Deux jours plus tard, l'entraîneur Peter Obresa fut viré et le manager Ricki Alexander (qui avait bâti l'essentiel de l'équipe) demanda la résiliation de son contrat à la fin du mois.
Le nouvel entraîneur est Blair McDonald, qui, comme joueur, était de l'équipe des Edmonton Oilers qui a remporté la Coupe Stanley en 1981. Il est déjà occupé à trouver le dernier renfort étranger que les Lions pourraient engager cette saison. Il y a des rumeurs qui courent au sujet de Zarley Zalapski, Marty McSorley - et même Paul Coffey ! Quel que soit l'élu, il n'amènera pas aisément l'équipe en play-offs, car l'écart à rattraper est déjà de quinze points. Pour les Hannover Scorpions, un retard de huit points a suffi à renvoyer l'entraîneur - encore. Kevin Gaudet avait déjà été licencié l'année précédente, quand il n'était que le prédécesseur (avant d'être son successeur) de Curt Lundström. Mais pendant que j'écris ces lignes, on ne savait pas encore qui allait prendre sa place.
Comme je l'avais signalé dans mon dernier article (en novembre), l'entraîneur des Berlin Capitals, Michael Komma, fut victime d'une conspiration et perdit sa place, quelques heures seulement avant le match contre les Eisbären à la mi-novembre. Ce qui montre que Roger Wittmann, l'homme qui tire les ficelles à l'arrière-plan, est un expert en dramaturgie. Mais Komma était un expert en hockey ! Le nouvel entraîneur des Caps, Chris Valentine, l'est aussi ; dans ses trois premières rencontres, son équipe empocha sept points (3-1 contre Munich, 5-6 aux tirs au but contre les Eisbären, et 6-2 contre Francfort) - et retrouva la tête du classement (ce qui montre également que le travail de Komma n'était pas mauvais).
Mais en décembre, le maillot de leader changea d'épaules à plusieurs reprises -jusqu'aux alentours de Noël, où les Barons de Munich grimpèrent à la première place (malgré les blessures de Chris Luongo, Heiko Smazal, Bob Sweeney, Peter Douris et Mike Kennedy). Ils prirent alors une marge de sept points sur le deuxième.
Les Revier Löwen d'Oberhausen sont l'équipe-surprise de l'année. Après des années passées en bas de classement, ils remontent maintenant la pente et ont déjà passé quelques jours à la deuxième place. Le meilleur joueur de l'équipe est le gardien finlandais Sinuhe Wallinheimo, qui ne reçoit généralement que des louanges le vendredi comme le dimanche...
Un des marqueurs les plus prolifiques de l'équipe est Robert Hock. Il a déjà joué pour Rosenheim, Cologne, Riessersee et Heilbronn (en Bundesliga 2), mais est meilleur que jamais. C'est pour cela que, durant un match contre Kassel, il y eut une grande banderole déployée au CentrO : "Les supporters des Löwen s'interrogent : Zach est-il aveugle, sinon pourquoi Hock ne joue-t-il pour l'Allemagne ?" Après le match, un reporter interrogea Zach : "Un mot à propos de Hock ?" - "Deux mots", répondit Zach : "très bon". Hock aura-t-il sa chance au tournoi de qualification olympique en février ? Zach seul le sait.
L'entraîneur d'Essen, Jan Benda senior, ne savait visiblement plus comment continuer à son poste. "Depuis un assez long moment maintenant, nous traversons une crise vraiment difficile, c'est pourquoi tout cela ne me surprend plus. (...) J'ai vu que les supporters ne mettaient pas l'équipe en confiance en chantant contre moi. Il n'y avait pas d'autre solution. Je devais simplement m'en aller pour que les gars soient laissés de nouveau en paix." Après le match contre les Eisbären (2-4), Benda démissionna. Le nouvel entraîneur d'Essen, Mike Zettel, est seulement le deuxième entraîneur de l'histoire du club. Après la faillite du EHC Essen-Ouest en 1994, Benda devint l'entraîneur du nouvellement formé ESC Moskitos Essen, travaillant même gratuitement dans un premier temps. "Le hockey d'Essen m'avait beaucoup donné quand j'étais joueur. J'ai simplement fait mon devoir en lui rendant la monnaie de sa pièce", avait-il déclaré une fois à ce propos.
En l'an 2000, les Allemands ont découvert qu'il existe des gens qui préfèrent quelque chose en retour : du cash ! Et ce n'est pas seulement l'ancien chancelier Helmut Kohl et son parti, la CDU, accusé d'évasion fiscale. Pas aussi appliqué qu'Helmut Kohl, mais avec une tactique similaire, le Düsseldorfer EG a fonctionné ainsi pendant quelques années. Cela nécessiterait un article entier pour rentrer dans les détails de l'affaire, mais il est prouvé qu'entre 1990 et 1998 le DEG n'a pas payé de taxes sur chaque ticket vendu, a ouvert des "caisses noires" et les a souvent utilisés pour donner des primes aux joueurs sans s'acquitter des impôts. Contrairement à Kohl, l'ancien président du DEG, Josef Klüh, est maintenant plein de remords : "On doit faire la lumière sur tout ça. J'en porte la responsabilité et je paierai toutes les sommes dues." Il se dénonça lui-même à la police pour ne pas être arrêté.
Il y a maintenant des rumeurs comme quoi "70 % des clubs" auraient de telles "caisses noires", mais aucune investigation n'a encore été entreprise.
Augsbourg, ayant déjà dit adieu à tout espoir d'atteindre les play-offs, connaissent des problèmes financiers. "La rupture des négociations concernant la publicité sur la surface de jeu est un dur revers qui creuse un trou de 130000 à 140000 marks dans notre budget". Pour le moment, l'existence des Panther n'est pas menacée, mais les prévisions de Karl-Heinz Flieghauf ne sont pas très brillantes : "En tant que petit club, nous sommes toujours confrontés à de gros problèmes. Dans la saison qui vient, nous devrons juste économiser encore plus, dépenser encore moins d'argent sur le staff." Mais avec moins d'argent, les chances d'atteindre les play-offs seraient plus faibles, donc ils devraient encore économiser plus, etc. C'est un cercle vicieux.
En ces temps de baisse des chiffres de fréquentation des patinoires, la recherche d'une solution ressemble à la quête du Graal. Mais le Roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde ne sont pas des managers d'équipes de DEL. Par conséquent, les clubs ne devront compter que sur eux-mêmes. Maintenant quelques managers comme Ben Zamek (Düsseldorf) ont suggéré la mise en place de play-down, mais pas pour déterminer le club qui descendrait en Bundesliga 2. Voilà un mystère pour tout observateur aux idées claires : les personnes qui se plaignent qu'un calendrier de soixante matches est bien trop chargé pour maintenir une saison régulière intéressante veulent maintenant des matches supplémentaires... Mais si les supporters ne se déplacent pas maintenant, pourquoi le feraient-ils si les huit moins bonnes équipes du championnat ne jouaient que pour des cacahuètes ?
Une autre proposition a émané du manager des Munich Barons, Max Fedra. "Il y a tout simplement trop de matches, une division du championnat en deux groupes seraient une alternative utile... un groupe ouest avec Hanovre, Kassel, Oberhausen, Cologne, Iserlohn, Essen, Düsseldorf et Krefeld, et un groupe sud-est avec les deux clubs berlinois, Mannheim, Munich, Augsbourg, Schwenningen, Nuremberg et Francfort." Jouer quatre fois contre les équipes de son groupe et deux fois contre celles de l'autre groupe, c'est l'idée de Fedra. Pour une décision comme celle-ci, une majorité des deux tiers serait nécessaire.
Dans le même temps, l'ERC Ingolstadt (jouant en Bundesliga 2) a décidé qu'il voudrait rejoindre la DEL en 2001-2. Sepp Lehner, manager de la "Ingolstadt Panther GmbH", déclara le 24 novembre : "si nous avons les conditions sportives requises, nous voulons être promus ; et, pourvu que nous terminions premiers, nous nous porterons candidats pour intégrer la DEL." Au sujet du rachat d'une licence d'une équipe avec des problèmes financiers, il a juste dit que ce serait possible, mais qu'aucune négociation avec une équipe en difficulté n'avait été entamée.
UN PASSAGE EN REVUE REVUE DES JOUEURS TCHÈQUES :
Patrik Augusta (Schwenningen) : Il a marqué plus de buts que n'importe qui dans son équipe (16) et seul l'Ukrainien Vadim Slivchenko le dépasse au nombre de points (36 contre 31).
Pavel Cagas (Hanovre) : Ni vraiment bon, ni vraiment mauvais, mais gardien n°1 cde son équipe.
Peter Gulda (Oberhausen) : il joue sur la deuxième ligne, est le meilleur marqueur des défenseurs des Revier Löwen, et porte le maillot n°2.
Karel Lang (Krefeld) : Il n'a joué que 17 matches jusqu'ici, mais sa moyenne de buts encaissés (2,54) est meilleure que celle de son coéquipier Roger Nordström - et la neuvième meilleure dans toute la DEL !
Tomas Martinec (Iserlohn) : joue sur la première ligne avec Leonids Tambijevs et Alexander Kuzminski - et il est le meilleur des trois. Et le plus jeune !
Roman Meluzin (Essen) : "Je n'ai pas joué ici comme je le peux. Le hockey en Allemagne ne me convient pas." Son contrat a été résilié le 8 janvier.
Jan Nemecek (Nuremberg) : "Son jeu n'est pas très impressionnant, mais il e fait un des meilleurs de son équipe, avec le gardien Paris Duffus et l'attaquant biélorusse Dmitri Dudik.
Martin Sychra (Essen) : n'a longtemps pas pu jouer à cause d'une blessure à la main mais est maintenant rétabli.
Radek Toth (Iserlohn) : ne joue pas très souvent car Duane Derksen fait très bien son travail.
Jiri Veber (Schwenningen) : pas exceptionnel, mais utile.
Josef Zajic (Oberhausen) : 27 points en 37 matches - et une assist sur un but important contre son ancien club Essen ! (pour les supporters des Revier Löwen fans, les buts contre Essen comptent double.)
Martin Schwietzke
Tempora mutantur
(20-11-00 Jack Barron) Che explique pourquoi, après Bob Manno (Augsbourg), Michael Komma (Berlin Capitals) a lui aussi été licencié (son successeur est Chris Valentine).
Auteur : © Che
Date : 20/11/2000
Autres langues : anglais.
En hockey, la tradition veut que les entraîneurs se fassent virer quand ils perdent des matches. Beaucoup de matches. Un nombre insupportable de matches. Mais si un club en pleine réussite veut se débarrasser de son entraîneur, il doit trouver une autre "raison" pour cela.
Les Berlin Capitals étaient en tête de la DEL quand débuta l'intrigue autour de leur entraîneur Michael Komma. Dans plusieurs interviews, il expliqua qu'il lui manquait << la confiance de [ses] patrons dans son travail >>, et il remarquait << la manière dont les joueurs chuchotent derrière [son] dos >>. Son contrat n'avait été renouvelé cette saison que parce qu'il avait conduit les Capitals en demi-finales des play-offs 2000. Désormais, il ne voulait plus attendre aussi longtemps avant de connaître son avenir. Le vieil ami de Komma, Hans Zach (entraîneur des Kassel Huskies et de l'équipe nationale allemande) pensa avoir trouvé le responsable : le manager des Capitals, Rob Cimetta (ancien joueur des Capitals et des Mannheimer Adler). Il déclara : << les Nord-Américains comme lui n'ont rien à faire ici. Comme joueur, il a toujours été roublard et invisible. Un couard, en fait. Et maintenant il continue comme ça ! >>. Komma avait décidé de quitter les Capitals (au plus tard) à la fin de la saison. Mais c'est un secret de polichinelle qu'il quittera Berlin bien avant cela.
Un autre entraîneur a été indirectement viré par son équipe. Bob Manno perdit son poste le samedi 21 octobre. La veille au soir, Augsbourg avait perdu 0-10 à Munich, la plus lourde défaite de leurs (jusqu'alors) 647 matches en première division allemande. Le manager Lothar Sigl la qualifia de "plébiscite", tant 20 joueurs d'Augsbourg refusèrent de faire quoi que ce soit qui aurait pu empêché, voire minimiser, la défaite. Après le match, des supporters des Panther firent un sit-down devant le bus de l'équipe - et les joueurs montrèrent nettement que, avec Manno, ils n'auraient aucun problème pour perdre tous les 46 matches restants. Sigl n'avait donc pas le choix.
L'ancien assistant de Manno, Danny Naud, est maintenant le nouvel entraîneur. Mais dans le même temps, l'attaquant Håkan Åhlund se déclara solidaire de Manno et quitta le club. Augsbourg, dernier du classement, ne va semble-t-il pas se séparer d'autres joueurs. Sigl : << Nous n'allons pas abandonner cette saison, mais plutôt essayer de gagner avec décence et fair-play. >>
Les Capitals ont perdu leur position de leader, de même que (avant et après) Nuremberg, Krefeld, Hanovre, Mannheim, Cologne et Munich. Les huit premiers changent tous les jours. Francfort (actuellement neuvième) attend une opportunité. En bas de classement, Augsbourg, Schwenningen et les Eisbären de Berlin connaissent les plus grosses difficultés. Mais les Eisbären ont maintenant fait signer John Chabot (38 ans, ex-Francfort et Berlin Capitals). Iserlohn (14è) n'est pas aussi mauvais que ce beaucoup avaient supposé. Oberhausen et Essen, bien meilleurs que l'hiver dernier, sont aux dixième et onzième positions - même si l'attaquant des Moskitos Esa Tikkanen ne semble pas être le même qu'aux championnats du monde à Saint-Pétersbourg.
Les Moskitos portent le deuil de Milan Figala, leur ancien entraîneur-assistant. Le Tchèque a déjà souffert du cancer alors qu'il jouait à Ayr ; mais après une opération et une chimiothérapie, il se rétablit. Mais en août 2000, le cancer frappa de nouveau. Milan Figala, âgé de 44 ans, mourut aux premières heures du vendredi 20 octobre. Il était le père de trois jeunes enfants.
The Moskitos are in mourning for Milan Figala, their former assistant coach. The Czech already suffered from cancer when he was playing for the Ayr Scottish Eagles; but after an operation and chemo-therapy, he felt fine again. But in August 2000, the cancer struck again. Milan Figala, age 44, died in the morning hours of Friday, 20th of October. He was the father of three little children.
UN PASSAGE EN REVUE DES JOUEURS TCHÈQUES :
Patrik Augusta (Schwenningen) : joue sur la troisième ligne, mais est le sixième meilleur marqueur de l'équipe.
Pavel Cagas (Hanovre) : n'a semble-t-il plus de problèmes avec son dos. Il peut jouer à nouveau - et pas mal du tout !
Peter Gulda (Oberhausen) : Lui et Jesper Damgaard sont les joueurs en forme des Revier Löwen en ce moment. Ils sont en tête des statistiques pour les plus/moins.
Karel Lang (Krefeld) : Exceptionnellement, il joua contre Augsbourg, quand Krefeld gagna 5-1. Grâce à ce résultat, Krefeld passa à la première place pour la première fois depuis le 21 décembre 1977 !
Tomas Martinec (Iserlohn) : Avec 10 buts, il a marqué plus que n'importe quel joueur de son équipe, et seuls 5 joueurs de DEL le dépassent.
Roman Meluzin (Essen) : 10 points en 20 matches. Pas vraiment mal, mais pas autant de ce qu'on attendait de lui.
Jan Nemecek (Nuremberg) : A mal commencé la saison, mais s'améliore de jour en jour.
Martin Sychra (Essen) : 13 points en 20 matches... mieux que Meluzin !
Radek Toth (Iserlohn) : joue plus souvent qu'auparavant, mais est toujours le gardien n°2 derrière Duane Derksen.
Jiri Veber (Schwenningen) : blessé (ménisque).
Josef Zajic (Oberhausen) : Meilleur marqueur de son équipe. En 19 matches, il a inscrit 19 points - autant que son équipier Robert Hock, qui a joué un match de plus...
Martin Schwietzke
Oraison funèbre des Star Bulls de Rosenheim
Auteur : © Che
Traduction : Jack Barron
Date : 26/07/2000
Autres langues: tchèque (by Vykuk), allemand, anglais.
Le jour de lan 1928, léquipe de hockey de la ville bavaroise de Rosenheim
(sur lInn) joua son premier match. Elle perdit 0-12 contre Munich. Comme
sil était toujours sous le choc de ce résultat, le EV Rosenheim se languit
dans des divisions inférieures jusque bien après la seconde guerre mondiale.
A partir de 1961, date de la construction de la patinoire de Rosenheim,
léquipe put sentraîner régulièrement. En 1964, le club fut promu en
deuxième division, et quand la Bundesliga sélargit neuf ans plus
tard, lEVR devint une des désormais onze équipes disputant la première
division de RFA.
La direction du club nétait pas à la hauteur et le club connut des
problèmes financiers, si bien quen 1978, les jours de Rosenheim en
Bundesliga semblaient comptés. Josef März, le président du SB (Sportbund)
DJK Rosenheim, un club sportif local sans équipe de hockey, empêcha la
disparition du hockey sur glace. Il saida de Günther Zehntner, propriétaire
dune brasserie et dun abattoir.
Ils ne fitren pas que sauver le hockey à Rosenheim, mais bâtirent également
une équipe de premier plan. Parmi les nouveaux arrivants se trouvaient les
Tchécoslovaques Oldrich Machac et Jiri Holik. Ils recrutèrent aussi quelques
célèbres joueurs allemands de lépoque, comme Peter Scharf et Holger
Meitinger. A la première tentative, toutefois, léquipe natteignit que la
septième place.
Au début des années 80, le docteur en philosophie Pavel Wohl devint
lentraîneur du SB Rosenheim. Karl Friesen était le gardien ; Hans Zach le
capitaine. Le 14 mars 1982, le club remporta son premier championnat
dAllemagne. Seulement cinquièmes en saison régulière, ils éliminèrent le
champion en titre, le SC Riessersee (de Garmisch-Partenkirchen), le EV
Landshut et le Mannheim ERC en play-offs.
Dans les années suivantes, Rosenheim était un habitué du haut du tableau,
mais ne put remporter le championnat jusquau 19 mars 1985, lorsque Ernst
Höfner (maintenant assistant de lentraîneur national Hans Zach) marqua le
but vainqueur contre Mannheim (de nouveau). Après ce triomphe, Pavel Wohl
retourna en Tchécoslovaquie et Karl Friesen tenta sa chance aux États-Unis
(où il joua 130 minutes pour les New Jersey Devils). Au cours des deux
saisons suivantes, le SBR fut éliminé en demi-finales. Même si
Friesen revint de son excursion malheureuse en NHL en décembre 1986,
Rosenheim dut attendre 1988 pour retrouver la finale. Après avoir battu
Cologne 2-1, ils perdirent la rencontre suivante 2-5 et déroulèrent 6-0 dans
la troisième manche. Le champagne était au frais, mais Cologne reversa la
situation et remporta les deux dernières manches...
Peu de temps, Josef März décéda et certains crurent que le club allait subir
le même sort. Heureusement, son frère, Willi, poursuivit son oeuvre. Le club
engagea le Dr. Jano Starsi (ancien entraîneur de la Tchécoslovaquie),
Jaroslav Pouzar (deux fois vainqueur de la coupe Stanley avec Edmonton) et
Gordon Sherven, qui se révéla vite être un des meilleurs joueurs du
championnat. Après la blessure de quelques-uns des piliers de léquipe, le
Dr. Starsi introduisit des joueurs juniors dans leffectif. On ne vit
pas la différence et Rosenheim fut deuxième de la saison régulière. Il
battit lEintracht Francfort, Mannheim et Düsseldorf pour remporter son
troisième titre de champion. Un an plus tard, ils retrouvèrent Düsseldorf en
finale, mais cette fois le DEG simposa.
Après avoir été de nouveau devancé par Düsseldorf lors de la saison 1991/92,
le SBR quitta la Bundesliga en raison dune querelle entre son sponsor,
Marox, et la municipalité de Rosenheim. Il dût jouer dans une division
inférieure jusquà ce que la fédération allemande (DEB) admette le club en
Bundesliga 2. Lentraîneur Ernst Höfner visait seulement une place en milieu
de tableau; en dautres termes, une participation aux play-offs le
comblerait. Par mégarde, le club atteignit la finale, battit le ES
Weißwasser et remonta en première division.
La saison 1993/94 débuta avec la "guerre de la bière", au cours de laquelle
des sponsors menacèrent de cesser de soutenir léquipe si la DEB menait à
terme un plan visant à laisser la brasserie Krombacher faire la publicité de
ses produits dans toutes les patinoires de la Bundesliga. On nen arriva pas
à de telles extrémités, et, malgré des menaces de procédures judiciaires,
les sponsors retirèrent leur plainte.
En 1994, la DEL fut fondée, devenant la première division allemande.
Rosenheim changea son nom du sobre "Sportbund" au plua animalier "Star Bulls
Rosenheim", conservant ainsi ses initiales familières SBR. Mais ces Bulls
furent éliminés au premier tour des play-offs à la fois en 1994/95 et en
1995/96. Cependant, ils devinrent léquipe-surprise de la saison 1996/97.
Avec de nouveaux joueurs comme Chris Bartolone, Per Lundell, Scott Beattie,
Jesper Duus, Pekka Tirkkonen and Jari Torkki, ils se qualifièrent
parmi les six meilleures équipes. Néanmoins, ils perdirent leurs trois
rencontres de play-offs contre Kassel. Puis vint le 13 avril 1997, où la
direction du SBR annonça que le club était contraint de quitter la DEL en
raison de problèmes financiers. Quelques semaines plus tard, la place de
Rosenheim fut sauvée, grâce à une souscription auprès des supporters et des
sponsors locaux. Entre-temps, la plupart des joueurs avaient signé dans
dautres clubs. On dut trouver de nouveaux joueurs et former une nouvelle
équipe, au sujet de laquelle le manager Walter Schlosser déclara:7 "Nous
avons la meilleure équipe qui soit jamais montée sur le glace à Rosenheim.". Plus tard, alors que Rosenheim avait perdu 24 de ses 27 premiers
matches, cette citation sembla totalement hors de propos. A la fin de la
saison, les Star Bulls amassèrent un total pathétique de 15 points, 18 de
moins que lavant-dernier, les Revier Löwen de Ratingen.
Léquipe de la saison suivante ne réussit pas non plus à atteindre les
play-offs, mais elle montra plus de ressources, terminant à la douzième
place sur 14.
La saison 1999/2000 fut la dernière pour Rosenheim en DEL. En fin de compte,
les problèmes financiers pour promouvoir le hockey dans un petit marché
comme la Haute-Bavière eurent raison de la fidélité des supporters et de
lenthousiasme pour le hockey. Ce retrait fut annoncé dès lhiver, et,
quelles quen soient les raisons, les joueurs nétaient plus motivés et
natteignirent que la douzième place.
Les Star Bulls vendirent leur licence aux Hambourg Crocodiles, un club de
Bundesliga 2, qui annonça quelques semaines plus tard quil était dans
lincapacité de jouer un quelconque championnat en 2000/01 (avant de se
replier en Oberliga - division 3). Maintenant, leurs anciens rivaux
dIserlohn prendront la licence du SBR. Rosenheim, tombé bien bas, dispute
maintenant une ligue bavaroise appelée Bezirksliga.
Le dernier match de DEL des Star Bulls fit perdu 1-7 à Nuremberg le mardi 11
avril. Le dernier match à Rosenheim avait été disputé trois jours
auparavant, lorsque les Bulls avaient battu les Eisbären Berlin sur le score
de 6-3. Après des buts de Patrick Hucko, Gordon Sherven (2), Niklas
Brännström, Jean-Francois Quintin and Curtis Fry, Quintin marqua le dernier
but à domicile du SBR avant que les feux de la DEL ne séteignent à
Rosenheim - pour toujours.
Martin Schwietzke
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