Ligue élite 2000/2001
Auteur : © Jack Barron
Date : 30/03/2001
Autre langue : anglais
Rouen a été la première équipe française à rivaliser avec les meilleures équipes continentales, au début des années 90. C'était l'époque dorée, marqué par cinq titres de champion et quelques exploits dans les compétitions européennes. Mais ce fut au prix du creusement d'une considérable dette, et Rouen dut ensuite traverser des années de modestie financière et sportive.
Cette saison devait être celle du retour des Dragons, car ils présentaient le meilleur effectif : ils ont parfaitement supporté le rôle de favori et la victoire finale ne leur a pas échappé. C'est le sixième titre pour Rouen, et le sixième pour Franck Pajonkowski, leur légendaire centre au maillot orné du n°20, qui devrait prendre sa retraite sur ce succès. Cette victoire ne s'est pas fait sans polémiques, sur le respect du plafond salarial par Rouen (joueurs payés à côté par des sponsors), mais aussi sur l'arbitrage : après le match au sommet Rouen-Reims, le président rouennais Thierry Chaix a refusé de payer les arbitres, remettant en cause leur compétence et leurs indemnités, pour lesquelles ils avaient fait grève deux mois durant en début de saison.
Comme le vainqueur était attendu, les surprises de la saison viennent d'ailleurs, notamment de Grenoble. Après un an en division 3, les Brûleurs de Loups ont commencé la saison difficilement. Journalistes et supporters critiquaient déjà l'entraîneur russe Dimitri Fokine pour ses séances jugées trop physiques. Mais Grenoble n'a cessé de s'améliorer, et les défaites d'un but sont devenues des victoires d'un but. Le handicap initial était toutefois trop important pour dépasser la sixième place. Néanmoins ils étaient presque favoris contre un Amiens décevant et atteignirent les demi-finales contre Rouen.
La patinoire Clémenceau s'était transformée en forteresse pour ses derniers mois d'activité (elle sera remplacée à la faveur des championnats du monde de division 1 organisés à Grenoble). Comme beaucoup, Rouen y perdit deux fois, mais l'avantage de la glace lui permit de se qualifier en finale.
Cette fois, ce fut au tour de Grenoble de critiquer les arbitres. Ils s'énervèrent, et Christian Pouget (bien connu à Rouen où il avait passé une saison et avait été exclu de l'équipe pour avoir traité ses coéquipiers de chèvres en finale du championnat) a été exclu pour une agression censée faire justice à un de ses camarades. L'ex-international, par ses buts décisifs, est néanmoins un des principaux responsables du retour en grâce grenoblois : il était arrivé à la fin de l'automne après le dépôt de bilan de Chamonix.
L'autre surprise de la saison vient d'Anglet : le club basque a écrasé Angers pour se qualifier pour la première demi-finale de son histoire. C'est alors que la fédération annonça la suspension jusqu'au 31 décembre de son renfort slovaque Slavomir Vorobel, pour une crosse haute au visage de Dominic Chiasson (Amiens) quelques mois auparavant. Un retard habituel de la commission de discipline qui a tout bien considéré bénéficié à Anglet, qui a pu aligner Vorobel contre Angers.
Mais les Basques ne l'entendaient pas de cette oreille. Sous ordre du président Alain Bedere, les joueurs ont refusé de disputer normalement le premier tiers du premier match contre Reims. Bilan : 13-0 à la pause, 17-2 au final.
Beaucoup estimèrent qu'Anglet méritait l'élimination et de sévères sanctions pour avoir ridiculisé la compétition et s'être moqué des spectateurs rémois. Mais le destin a ses raisons que la raison ignore. Vexés par la confiance de Reims, qui se croyait en finale après deux matches gagnés, les Basques ont remporté les trois suivants et éliminé le champion en titre. En finale, ils n'ont pas pesé lourd contre Rouen (un but marqué en trois rencontres), mais ont accompli une saison remarquable.
Tout le contraire d'Angers, pas à la hauteur de ses ambitions. Leur équipe a été beaucoup trop pénalisée pour prétendre au podium qu'elle visait. En plus, ils devront trouver un successeur à leur excellent gardien Sylvain Rodrigue, reparti au Québec.
Caen a également vécu une saison noire avec des moyens revus à la baisse, touchant le fond dans le troisième match des quarts de finale, perdu 1-10 contre Reims. Certains prétendirent que les joueurs finlandais avaient ainsi protesté contre le remplacement de l'entraîneur-joueur Kuusuisto par Rodolphe Garnier, devenu coach après avoir dû mettre un terme à sa carrière à cause d'une commotion cérébrale.
Pour conclure, j'aimerais bien présenter le championnat de l'an prochain, mais on ne sait pas encore avec quelles équipes et selon quelle formule il se déroulera. Mais, c'est promis, c'est la dernière fois que ça se passe ainsi (oh, ça alors, ça a déjà été dit l'an dernier ! Etonnant, non ?).
Marc Branchu (Hockey français et européen)
Heikki Leime sur le siège éjectable
(15/11/2000 Jack Barron) Heikki Leime est le nouvel entraîneur de l'équipe de France. Pas une place facile pour le Finlandais, puisqu'il est le sixième à l'occuper en six ans. Sera-t-il l'homme tant attendu qui pourra enfin construire à long terme ?
Auteur : © Jack Barron
Date : 15/11/2000
Autre langue : anglais
Le dernier entraîneur à avoir duré à la tête de l'équipe de France est le Suédois Kjell Larsson. Engagé en 1987, il fit monter la France en groupe A et l'emmena en quarts de finale des Jeux Olympiques d'Albertville en 1992. Son hockey défensif fit de l'équipe nationale une formation solide, mais certains dirent qu'elle devait prendre des risques supplémentaires pour franchir un nouveau palier. Ainsi Juhani Tamminen (actuel entraîneur du Kärpät Oulu) prit-il le relais. Le style qu'il promouvait, fondé sur des changements de ligne rapides et un jeu très actif au pressing haut, permit à la France de battre l'Allemagne, la Suisse et le Canada aux championnats du monde et d'atteindre les quarts de finale (1995). Mais, un an plus tard, la France évita la descente en groupe B de justesse, lors des barrages de maintien contre l'Autriche. Soudain, les tactiques risquées devinrent démodées.
Le jeune Canadien Dany Dubé, qui avait un salaire deux fois moins élevé que Tamminen, essaya de bâtir un programme de développement global pour toutes les catégories. Il réussit à rajeunir une équipe atteinte par la limite d'âge sous l'ère Tamminen. Mais il ne put poursuivre son travail plus d'un an parce que la Fédération Française des Sports de Glace croulait sous les dettes (l'équipe nationale a ainsi failli être privée de staff médical aux championnats du monde). C'est pourquoi un entraîneur à mi-temps fut trouvé pour l'année suivante : Herb Brooks (le nouvel entraîneur de l'équipe américaine - à nouveau), qui était scout pour Pittsburgh et n'avait plus entraîné depuis sa saison à New Jersey cinq années auparavant. Brooks était l'entraîneur du célèbre "Miracle sur glace" des JO de Lake Placid (1980) et a la réputation d'être aussi strict qu'un entraîneur de marines, mais sa baguette magique ne fonctionnait plus. Après l'échec de Nagano, tout le monde restait sans nouvelles de lui, et on dut lui rappeler que son contrat courait jusqu'aux championnats du monde. En Suisse, la France remporta une victoire historique face aux Etats-Unis, mais s'inclina lourdement contre l'équipe locale et devait lutter pour conserver sa place en groupe A en novembre.
Par conséquent, le nouvel entraîneur, le Suédois Mikael Lundström (qui avait au cours de sa carrière entraîné le... Koweït !) n'avait que trois mois pour mettre en place une équipe pour cette échéance. Dans le groupe à quatre équipes, la France fit match nul avec la Slovénie et fut nettement battue par l'Ukraine, l'odeur du groupe B se faisant plus forte que jamais. Mais elle battit l'Allemagne et passa encore une fois au cordeau, les deux premières équipes étant qualifiées. Trois matches perdus aux championnats du monde plus tard, retour à la case départ (les qualifications). Le scénario se répéta donc l'année suivante. La nouvelle tête derrière le banc était celle de Stéphane Sabourin, un entraîneur jeune et inexpérimenté qui sortait d'une année difficile avec Viry-Essonne, qui n'avait remporté qu'une seule victoire dans une saison marquée par des blessures dramatiques. La France fut de nouveau deuxième du groupe de quatre et conserva sa place en groupe A. Elle se comporta brillamment à Saint-Pétersbourg mais la chance lui tourna le dos et elle termina dernière équipe non-japonaise. Les miracles prenaient fin, il n'y avait cette fois plus de tournoi de la seconde chance en novembre, et la France était finalement reléguée directement en groupe B (maintenant appelé division I). Stéphane Sabourin, qui avait été engagé pour trois ans afin de préparer Salt Lake City, fut licencié, et Heikki Leime le remplaça pour un bail à long terme... comme ses prédécesseurs, en théorie.
Leime est pleinement conscient de la situation et déclara au Journal du hockey : << ce n'est pas bon de changer d'entraîneur tous les ans en équipe de France. Ce n'est pas bon du tout ! C'est pour ça que je suis un peu surpris mais aussi désolé pour mon prédécesseur... Bon, c'est clair que cela fait partie du jeu mais j'espère qu'ils vont me laisser un peu plus de temps... >> Néanmoins, on peut espérer qu'il tienne plus d'un an. La France est favorite de son groupe de division I à domicile et peut se qualifier pour les Jeux Olympiques à Klagenfurt en février.
Leime était défenseur au TPS Turku, qui avait remporté la SM-liiga en 1989 avec une équipe entièrement composée de joueurs finlandais, ce qu'il considère comme le meilleur souvenir de sa carrière. Il remporta ensuite deux nouvelles couronnes en 1990 et 1991. Comme entraîneur, Heikki Leime a amené Caen de Nationale 1 jusqu'à la finale du championnat Elite, avec une équipe principalement constituée d'étrangers. Mais il est maintenant assez critique envers ceux-ci, y compris ses compatriotes finlandais. << On dit que les joueurs étrangers sont professionnels mais seulement jouer pour de l'argent, ce n'est pas vraiment professionnel... Le vrai professionnel, c'est quelqu'un qui donne plus qu'il ne reçoit. >> C'est ce qu'on peut dire de lui, et de son réel investissement dans le hockey français. Leime veut développer le hockey mineur et a fait les mêmes constats que les entraîneurs précédents : les joueurs français sont motivés et ont un bon esprit d'équipe, mais manquent de travail physique estival. Il n'a pas de solution-miracle et ne se considère pas comme un sauveur, et il minimise le rôle de l'entraîneur, pensant que les joueurs sont la clé. Il a confiance en eux, et également confiance en l'avenir du hockey français. Beaucoup espèrent qu'il sera le nouveau Kjell Larsson, et même mieux...
Marc Branchu
Présentation de la saison 2000/2001
Auteur : © Jack Barron
Date : 22/09/2000
Autre langue : anglais
Le principal évènement de la saison à venir est le retour de Grenoble en Elite. Il y a un an, le club avait été envoyé en division 3 (la plus faible division nationale) après une liquidation judiciaire. La fédération a en quelque sorte admis que cette décision tardive était une erreur en réintégrant aujourd'hui les Brûleurs de Loups dans l'Elite. Grenoble a passé une année à écraser ses adversaires et à devenir sans surprise champion de division 3. Au lieu de monter logiquement en Nationale 2, ils ont bénéficié d'une "réorganisation" des championnats. Chamonix (d'Elite en Nationale 1) et Brest (de Nationale 1 en Nationale 2) étaient volontaires pour reculer d'un cran, ce qui permit à Grenoble de retrouver sa place en Elite.
Mais la fédération a en même temps pris une de ces décisions qui en font un joyau unique au monde : pour éviter que Chamonix et Brest ne profitent de leur rétrogradation pour remporter facilement leurs championnats, ces clubs ne pourront pas participer à la phase finale même s'ils s'y qualifient et, par conséquent, ne pourront pas devenir champions. Mais les cas de Chamonix et Brest sont très différents :
- Chamonix est le club français le plus titré tous sports confondus (30 fois champion de France). Récemment, le club des Alpes, qui a formé de nombreux joueurs de l'Elite, avait dû suspendre toute activité une année entière après l'inondation de la patinoire. Son retour fut difficile et ses problèmes financiers n'ont pas été réglés.
- Brest était un club jeune au début des années 90 quand Briec Bounoure, directeur général du groupe Doux (leader du marché de la volaille en Europe), se servit de ce sponsoring pour recruter des joueurs de haut niveau. Quatre ans plus tard, ils étaient champions de France et disputaient la Coupe d'Europe. L'effectif comprenait de nombreux joueurs étrangers : Brest ne respecta pas le quota d'étrangers en sachant que les lois de l'Union Européenne étaient en leur faveur, et le règlement fut donc cassé. Quelques jours après le deuxième titre de Brest, Bounoure annonça qu'il ferait descendre son équipe en division 3 pour protester contre le manque de médiatisation (dont il était aussi responsable que les autres puisque les présidents de clubs dirigeaient la Ligue Elite à l'époque). A ce moment-là, il était partisan de l'élitisme et d'une réduction du nombre de clubs. Ensuite, Brest devint tour à tour champion de Division 3, de Nationale 2 et de Nationale 1, tuant tout suspense dans ces championnats. Au lieu de monter en élite pour finir en milieu de tableau, Briec Bounoure déclara qu'il n'était pas écouté lorsqu'il exigea des groupes plus géographiques en Nationale 1 (pour économiser de l'argent alors que Brest attendait une nouvelle patinoire), et donc que Brest descendrait en Nationale 2 (qui a exactement la même structure - un groupe Nord et un groupe Sud). Tout le monde pensait qu'il s'agissait d'une plaisanterie provocante, mais ce n'était pas le cas. Brest aurait facilement gagné une nouvelle couronne en Nationale 2, mais de nombreux clubs et supporters étaient lassés de ce yoyo qui déstabilisait toutes les divisions et brisaient la (faible) crédibilité du hockey français.
La fédération a donc modifié ses règlements - avec une loi pour le moins originale. Bien évidemment, les clubs relégués auraient eu des équipes trop fortes pour leurs championnats respectifs, et cela aurait été injuste pour les autres clubs. Mais beaucoup remarquaient qu'il aurait été tellement plus logique d'imposer à ses clubs de se maintenir plutôt que de les autoriser à descendre dans une division, où ils peuvent jouer, mais pas gagner ! Il y aura donc des "équipes fantômes" cette année dans les patinoires françaises, qui ne pourront pas concourir comme les autres.
Ces troubles ne concernent pas directement la Ligue Elite (pour une fois !). Une bonne décision a même été prose : le champion de Nationale 1 sera automatiquement promu en Elite, ce qui évitera les palabres inutiles de fin de saison sur la composition de l'élite.
La situation financière des clubs n'est néanmoins guère reluisante, c'est pourquoi un plafond salarial de 3,5 millions de francs (500 000 euros) a été instauré, ce qui signifie que le niveau devrait légèrement régresser cette année.
- Ainsi le champion sortant, Reims, a-t-il vu partir sa ligne Savoie-Briand-Paradis à Augsbourg. Gronstrand parti entraîner Fribourg en Allemagne, c'est Pekka Laksola qui fera office d'entraîneur. Hätinen replace Pietilä dans les buts, et, outre les Canadiens Archambault et Brunelle, c'est l'arrivée d'Aimonetto et des espoirs Vincent Bachet et Yven Sadoun qui a été remarquée. Les jeunes du cru Romain Carrara et Mikaeël Brodin devraient également se voir offrir du temps de jeu.
- Mais le grand favori de la saison a pour nom Rouen, au point que déjà certains ont mis en doute le respect du plafond salarial par le club normand. Les Dragons s'appuieront sur un jeu physique et sur un effectif impressionnant, renforcé par le meilleur buteur de l'Elite de la saison passée, Juka Jokiharju, ainsi que de Baptiste Amar et de Heikki Riihijärvi. Mais, de nouveau, les jeunes formés au club continuent à être écartés, et après Loïc Sadoun et Stanislas Solaux, c'est maintenant Antoine Amsellem et Sébastien Dermigny qui partent sous d'autres cieux.
- Après les tensions entre Antoine Richer et ses joueurs l'an dernier, certains cadres d'Amiens ont arrêté leur carrière ou sont partis ailleurs. Cette année doit être celle de l'accalmie financière et du renouveau sportif. Le renfort canadien James Chyz, arrivé à l'intersaison et absolument pas au niveau, est déjà reparti. Cette équipe rajeunie devrait intégrer quelques joueurs issus de l'équipe championne de France junior.
- Toujours discret mais financièrement en bonne santé, Angers semble commencer à trouver la stabilité qui lui faisait défaut puisque la moitié de l'effectif changeait chaque année. Christian Elian, après ses années juniors passées en République Tchèque, a posé ses valises chez les Ducs, comme le trio finlandais de (Erikku) Koivu, Ojala et Kaukianen. Si Martineau et les autres évitent de cirer trop souvent le banc des pénalités, ils pourront atteindre enfin les demi-finales, et peut-être beaucoup mieux...
- Après une année exceptionnelle marquée par une victoire en coupe de France et une finale de championnat, Caen devra viser moins haut après le retrait de son sponsor principal, Bayer. Mais Jarno Kuusisto, qui remplace Heikki Leïme (qui a pris la charge de l'équipe de France), peut compte encore sur quelques compatriotes pour encadrer une équipe qui devrait se situer en milieu de tableau. Un gardien français de plus en Elite, c'est suffisamment rare pour être apprécié : en effet, Rémi Caillou aura enfin l'occasion de faire ses preuves comme titulaire.
- Patrick Rolland aura lui aussi l'occasion de réintégrer l'Elite, ce qui est la moindre des choses pour un gardien international, qui arrive à Grenoble. Pour leur retour en Elite, les Brûleurs de Loups ont en effet battu le rappel des anciens et la plupart des nouvelles têtes auront un visage familier. Patrick Rolland aura lui aussi l'occasion de réintégrer l'Elite, ce qui est la moindre des choses pour un gardien international. L'ambition est grande sur les bords de l'Isère, mais les matches de pré-saison ont quelque peu refroidi les optimistes. Néanmoins, Grenoble veut relever le défi que représente un retour au premier plan.
- Sur la plage d'Anglet, le mirage d'un Eden du hockey s'est évanoui. L'Hormadi est un club miraculé puisqu'il peut repartir comme si de rien n'était après un dépôt de bilan et un changement de statut, annonçant même un budget supérieur à celui de l'an passé. Leur situation suscite de l'envie à Grenoble et pourrait susciter des vocations dans d'autres clubs d'Elite. La folie des grandeurs est maintenant oubliée et les Basques aspirent avant tout au calme et n'ont accueilli qu'un nouvel arrivant, Antoine Amsellem (photo).
- On ne sait toujours pas officiellement si Lyon pourra bénéficier d'un miracle similaire. Même si le club arrivait à commencer la saison, ce qui n'est malheureusement pas à l'ordre du jour, il aurait du mal à regagner la confiance des joueurs et des supporters. Les habitudes du président Christophe Geoffroy d'annoncer des budgets aussi mirifiques qu'inventés et de recruter à bas prix des joueurs d'Europe de l'Est pour les virer quelques mois après commencent à lasser...
- Viry continue de faire confiance aux jeunes et doit toujours composer avec un petit budget. Le nouvel entraîneur Dusan Ilic pourra compter sur quelques joueurs clés restés au club : Stéphane Ménard dans les cages, Frédéric Brodin en défense et Sébastien Roger en attaque.
Neuf clubs sont sur la ligne de départ, mais nul ne peut dire combien resteront dans un an - ou même dans une semaine. A cela, il faut ajouter le problème des arbitres : ils protestent contre le changement de statut de la Ligue Nationale des Arbitres Français, qui pose des problèmes de licences, et réclament des indemnités kilométriques plus élevées. Ils ont été en grève pour la première journée, et les matches ont été arbitrés par des joueurs désignés par les clubs.
Marc Branchu
PS : La liquidation judiciaire escomptée à Lyon est intervenue le 25 septembre. Les joueurs tentent de trouver des refuges. L'international Roger Dubé, célèbre tout autant pour son mauvais caractère que pour son slap, rejoint Angers, qui se présente de plus en plus comme un outsider, et Cyril Trabichet a été accueilli par Viry. Les autres joueurs lyonnais devraient trouver des clubs en Nationale 1, sauf les juniors, qui restent avec l'équipe junior élite du club.
Une année de paradoxes
Auteur : © Jack Barron
Date : 04/07/2000
Autres langues : anglais, tchèque
Durant la saison 1999/2000, la France aura connu son championnat élite le plus serré de l'histoire, mais son avenir aura rarement paru aussi
incertain. L'équipe de France retrouvait des couleurs et effectuait une
prestation honorable, mais était reléguée au second niveau mondial.
Tout commença comme dans un rêve, a en croire les annonces effectuées a l'intersaison : premièrement, on se décidait à recréer une coupe de
France, qui permettait de voir s'affronter les clubs de l'élite et ceux de
Nationale 1, avant de remettre en place a terme un vrai championnat avec
montées et descentes entre des divisions organisées. Deuxièmement, les
points obtenus lors de la première phase ne compteraient plus pour du
beurre, ce qui permettait à certains clubs d'attendre la fin de l'automne
pour embaucher leur lot de renforts. Troisièmement, une commission de
contrôle était créée pour surveiller les finances des clubs et enrayer
l'épidémie de liquidations judiciaires parmi les précédents champions de
France. Quatrièmement, un championnat junior a poule unique remplacerait
les deux poules nord et sud. La mise en place depuis quelques saisons d'un
"championnat de France junior excellence" servirait enfin à quelque chose
puisque son vainqueur pourrait affronter le dernier du championnat Elite
pour une éventuelle promotion. Les observateurs habitués au hockey hexagonal se disaient qu'une telle période de raison et de sagesse ne pouvait pas durer. La suite allait leur donner raison.
Au lieu de se consacrer à un assainissement à long terme, la commission de
contrôle des clubs préféra utiliser un coup d'éclat spectaculaire pour
donner l'exemple : le champion 1998, Grenoble, fut relégué en raison de sa
liquidation judiciaire. Cette décision prise quelques semaines avant le
début du championnat laissa tous les joueurs au chômage. Grenoble passa
une saison de galère à dominer et remporter le championnat de division 3,
au détriment des clubs établis à ce niveau, qui aimeraient que leur
compétition ne soit pas perturbée par les retombées dues aux incohérences
de l'élite. Le conflit personnel entre le président grenoblois
Jean-Jacques Bellet et le président de la fédération des sports de glace,
Didier Gailhaguet, n'était sûrement pas étranger a cette rétrogradation.
Mais le plus fort était à venir : M. Gailhaguet décidait de remplacer
Grenoble par... le club italien de Milan !! Apres un conflit avec les
clubs de l'Alto Adige au sujet du nombre d'étrangers autorisés, tous les
clubs italiens avaient fui l'élite et un championnat a dix-huit clubs
était organisé, avec un seul renfort étranger. Pour fuir la pagaille,
Milan avait trouvé refuge en France. Il ne pourrait évidemment pas devenir
champion de France, étant italien. Dans le pire des cas, on pourrait voir
le perdant de la finale du championnat etre déclaré "champion de France",
car ils auraient perdu contre Milan, "champion de son quartier". Le
ministère des sports voulut mettre fin a la mascarade, mais ne réagit qu'a
la veille du début du championnat, laissant le cas Milan en suspens. Une
solution d'urgence fut trouvée, consistant a ne comptabiliser les matches
de Milan que pour le "tournoi franco-italien".
La première journée de championnat fut reportée, la commission de contrôle attendant des pieces manquantes dans les prévisions budgétaires de
certains clubs. Elle ne les vit jamais, mais le championnat commença tout
de meme par... la deuxième journée. La fédération française ne déparerait
pas dans un concours d'absurdité. Cette commission de contrôle, bonne idée
a priori, fut un échec car elle avait voulu changer des habitudes prises
depuis des années en seulement un été au lieu d'effectuer un travail en
profondeur.
Une année de paradoxes (2)
C'est justement d'un travail en profondeur et d'un bon suivi dont l'équipe
de France aurait grand besoin. Au lieu de cela, elle connaît son cinquième
entraîneur en cinq ans, lorsque Stéphane Sabourin, apres un an à la tête
de Viry-Essonne, est nommé a la place de Lundström. Cette fois, c'était
promis : on le laisserait travailler pendant trois ans, jusqu'a Salt Lake
City, avec comme objectif rien de moins que les quarts de finale. La
déclaration ambitieuse vient de Nano Pourtier, le nouveau manager, l'homme
des miracles, celui qui avait conduit le ski acrobatique à des médailles
olympiques et le bobsleigh à un titre mondial.
Il lui fallait réaliser un remake de Mission Impossible (maintenir encore
la France en groupe A) avec un programme de préparation réduit comme peau
de chagrin : une confrontation - finalement annulée - face a Amiens et un
match sans relief gagné contre Rouen. Pas d'adversaire international à se
mettre sous la dent, jusqu'aux qualifications mondiales, juste précédées
de deux duels face au Canada.
Et pourtant, la France se maintenait - de justesse - avec l'Italie et aux
dépens de la Norvege et du Danemark. En février, elle se tirait également
du guêpier constitué par une équipe de Pologne sur-motivée à domicile et
par une Grande-Bretagne de choc - Bozon a été ouvert pres de l'arcade, et
Guennelon a été sérieusement blessé au genou.
Si la campagne d'EHL d'Amiens fut aussi peu réussie que la précédente,
Reims obtint de brillants succès sur la scène européenne en remportant le
tournoi à Milan face à Essen et à l'équipe-hôte, puis en battant chez lui
le tenant du titre, Ambri-Piotta, au tour suivant. Mais une défaite contre
les rugueux Slovènes de Ljubljana les éliminait et qualifiait Ambri, futur
vainqueur.
La Coupe de France apporta une bouffée d'air frais au hockey hexagonal, et
fut accueillie comme une fête par les clubs de Nationale 1 visités. Elle
permit aussi à Caen de remporter sa premiere grande compétition. Alors que
l'on parlait d'un élargissement à la Nationale 2, la compétition fut
malheureusement supprimée durant une fin de saison chaotique.
Une année de paradoxes (3)
Intercalé avant les play-offs eut lieu un tournoi franco-italien, avec Milan, Reims, Caen et Rouen, mais auquel échappe Amiens après sa défaite
6-0 - que certains estiment volontaire - à Angers lors de la dernière
journée de championnat. Précisons que cette compétition franco-italienne
s'était délitée quelque peu lorsque certains clubs n'avaient pas joué le
jeu et avaient envoyé leur équipe réserve, prétendant vouloir éviter les
blessures (le jeu très physique des Milanais ayant déja déclenché de
nombreuses polémiques), ce qui ne les empechait pas d'envoyer des juniors
au casse-pipe.
Milan est surpris d'entrée par Rouen (1-4), mais Reims relance le suspense en s'imposant 5-2 contre les Normands. Mais le final du tournoi sera à la
hauteur de cette année bouffonne : un but est marqué après 22 secondes de
jeu, et, sur l'engagement suivant, Esposito donne un coup de crosse à
Paradis (qui lui avait donné un discret coup selon les supporters
milanais). Les deux hommes, qui avaient un contentieux depuis une
précédente rencontre, se battent et Ribanelli tente alors de les
séparer. C'est alors que Peca s'en prend à ce dernier. Les deux hommes
finissent en sang et la bagarre dégénère en pugilat général, prémédité par
les Italiens selon les Rémois, qui prétendent que l'entraîneur milanais
avait demandé a ses joueurs que Paradis, Laksola, Zwikel ou encore le
gardien Pietilä ne finissent pas le match. Il faut dire qu'Esposito avait
délibérément visé Paradis lors de l'entraînement d'avant-match. Les
Milanais, eux, insistent sur le fait qu'il est scandaleux que l'entraîneur
rémois Jari Gronstrand ait participé a la bagarre (pour protéger ses
joueurs selon le Finlandais). Ce qui est certain, c'est l'attitude
anormalement passive du trio arbitral italien qui a laissé faire et n'est
pas intervenu alors qu'il aurait pu arrêter la bagarre pendant que Peca
était à terre, et a attendu qu'il se releve et retourne au combat.
Jari Gronstrand, après concertation avec Guy Fournier et des représentants de la fédération italienne, demande alors a ses joueurs d'arreter le match pour éviter le pire. Les Rémois se retranchent dans leurs vestiaires, mais
des supporters milanais tentent de défoncer la porte. Les joueurs,
soutenus par ceux de Caen et Rouen, sont escortés par la police jusqu'à
leur bus, où ils subissent la volée de projectiles d'environ trois cents
tifosi milanais. Le pare-brise vole en éclats. Pour éviter que les
supporters milanais ne l'interceptent, le bus ressort par la frontière
suisse.
Milan remporte le match 5-0 par forfait. Donc Reims prend un point de pénalité et Rouen gagne le tournoi pour avoir remporté sa rencontre contre
Milan. En tout cas, le hockey ne sort pas grandi de cette affaire. Voila
ce que c'est que d'organiser des compétitions sans queue ni tête, sans
enjeu défini et sans véritable sens. Cela ne sert à rien d'organiser des
matches internationaux de ci, de là, alors qu'il faut de vraies coupes
européennes ou alors à la rigueur des tournois régionaux qui se
disputeraient en marge des championnats nationaux. Malheureusement, l'IIHF
n'est même plus capable de gérer ses coupes d'Europe. Si on veut de vrais
championnats, on ne peut y intégrer d'équipes étrangeres. Si on veut de
vraies coupes européennes, il faut prendre le temps de les pérenniser au
lieu de céder aux lobbyings comme l'IIHF. La seule solution du probleme
Milan était de réintégrer le championnat italien, ce qui fut en fin de
compte fait malgré les relations difficiles avec les clubs du Trentin -
Haut Adige. A moins de téléporter la ville de Milan en France ou en
Suisse, il fallait pourtant en passer par là.
Une année de paradoxes (4)
La ligue élite a été plus serrée que jamais, et fut le théâtre d'une lutte splendide pour la première place: Anglet prit une courte tête, Rouen crut
longtemps décrocher le pompon en maintenant Caen à distance, mais Reims
les coiffa tous au finish pour se positionner en favori avant les
play-offs. La compétition fut également rude entre Chamonix et
Viry-Essonne pour la dernière place en play-offs, mais Viry fut décroché
après certains matches a l'arbitrage contesté - y compris par ses
adversaires vainqueurs - et Chamonix put atteindre les quarts de finale
malgré le handicap de la blessure de leur gardien titulaire Fabrice
Lhenry.
Ne reflétant pas une saison passionnante, les quarts de finale se sont
révélés une formalité pour Reims, Caen et Rouen, respectivement vainqueurs
de Chamonix, Lyon et Anglet en trois manches. Amiens dut en revanche
attendre le quatrième match pour éliminer Angers. Mais les demi-finales se
révélaient exceptionnelles.
Reims s'imposa avec éclat (8-0), grâce notamment a un excellent Arnaud
Briand, dans le premier match face au tenant du titre Amiens. Les
Gothiques retrouverent leur jeu pour la deuxième rencontre, toujours à
Reims, et revinrent grâce à une victoire 4-3 en prolongation. Reims fit un
important pas vers la finale en s'imposant au Coliseum d'Amiens (4-2) et
en reprenant l'avantage dans la série à l'issue d'un match de piètre
qualité haché par les pénalités, qui vit notamment le défenseur finlandais
de Reims Laksola être exclu de la rencontre et l'attaquant d'Amiens
Jokiharju sortir apres une violente charge. Reims était aux portes de la
finale dans la rencontre suivante, mais Riihijärvi égalisé dans le but
vide alors que Mindjimba avait quitté ses cages pour porter le surnombre,
et Amiens s'imposa aux tirs au but. Mais Arnaud Briand marqua à quatre
reprises dans le match décisif, qui propulsait Reims en finale.
L'ambiance n'était guère propice à la réussite amiénoise : à cause des
problèmes financiers du club, un plan de redressement prévoyait le
licenciement de sept joueurs (Pousse, Lecomte, Duclos, Gras, Dewolf, Moyon
et Riihijarvi). A l'intérieur du club, ces mesures avaient provoqué la
fronde des joueurs, qui reprochaient notamment à leur entraîneur Antoine
Richer (recordman mondial des sélections internationales, pour avoir porté
386 fois le maillot bleu) d'avoir été complice de la direction. On murmura
en fin de saison que Juka Jokiharju, qui avait annoncé que sa carriere
était terminée, était en fait victime d'une blessure diplomatique due a
ses relations houleuses avec Antoine Richer.
L'avantage de la glace fut décisif dans l'autre demi-finale : Caen
remporta les deux premières manches à domicile, mais Rouen, invaincu sur
sa glace durant toute la saison, n'entendait pas lâcher prise : les
Dragons menerent 3-0 dans le troisième match, mais Caen arracha les
prolongations, ou le jeune international Guillaume Besse donnait la
victoire a Rouen, qui remporta par la suite le quatrième match sur le même
score (4-3 a.p.) grâce à un but en prolongation de Nokkosmaki. Leur
incroyable invincibilité maintenue, ils avaient encore besoin de gagner à
l'extérieur pour s'enivrer à nouveau du parfum de la finale. Mais Caen,
mené par un Virenius des grands jours dans les cages, s'imposa de justesse
après les tirs au buts, où Provencher, Ollila et Lahtinen trompèrent
Groeneveld.
La finale pouvait difficilement être aussi prenante que les quarts,
puisqu'elle ne se disputait qu'en aller-retour. Malheureusement, le match
aller ne put être retransmis sur la chaîne Pathé Sport, car la patinoire
provisoire de Caen (le "hangar" comme l'ont surnommé les Rouennais) n'est
pas adapté à une retransmission télévisuelle. La mairie de Caen a en effet
refusé que la rencontre soit disputée à Rouen dans une patinoire plus
grande, arguant qu'elle avait déjà dépensé beaucoup (4 millions) pour
créer cette patinoire de fortune. En attendant, c'est encore le hockey
français qui est la principale victime de cette décision, puisque seuls
1300 privilégiés purent assister à la finale aller, tandis que la
médiatisation de l'évènement s'en ressentit. Rappelons que c'est pour
attirer la télévision que cette finale se disputait en aller-retour et non
au meilleur des cinq manches. Au bilan, ce fut la même chaîne que l'année
précédente qui retransmit la finale, mais elle n'eut cette fois qu'un
match a diffuser, et c'est autant de vitrine en moins pour le
hockey. L'intérêt de la formule était donc des plus douteux.
Cela n'empêcha pas Reims de maîtriser parfaitement la première rencontre à
Caen (3-1) et de préserver dans la douleur (0-1) son avantage au match
retour. Reims obtint son premier titre de champion de France,
aboutissement de dix ans de présence au plus haut niveau, et confirma sa
domination sur la saison réguliere. Le club champenois sort la tête de
l'eau après deux saisons passées à jouer à Épinal ou à domicile devant un
public réduit à 500 spectateurs, tout cela à cause du système de
refroidissement non conforme de la patinoire.
Cette belle saison se termina néanmoins en queue de poisson : apres de
multiples réunions en vue de l'élargissement de l'élite, qui virent de
nombreuses propositions farfelues (dont celle du président de Brest,
Briec
Bounoure, ex-élitiste forcené, qui prônait maintenant une première
division à vingt-quatre clubs pour réduire les coûts de transport). Mais
les meilleurs clubs de Nationale 1, échaudés par les problèmes financiers
de l'étage supérieur, refusèrent d'intégrer l'élite, qui semblait plus en
danger que jamais : Anglet a 3 millions de francs (près de 500 000
euros) de dettes, Chamonix pourrait choisir de repartir en Nationale 1,
Amiens et Lyon sont en redressement judiciaire... Les débats vigoureux ont
accouché d'un statu quo, mais les problèmes à long terme de l'élite sont
loin d'être résolus. La réorganisation des championnats a été reportée. La
saison prochaine, on devra encore choisir une formule dans l'urgence, sans
projet défini.
Et le championnat junior ? Un désastre. Certains clubs, préférant
conserver leurs joueurs pour leur équipe senior, reportèrent des matches,
dont certains ne furent jamais joués. Étaient-ils considérés comme
forfait ? Personne n'en sait rien, étant donné que la fédération n'a pas daigné
communiquer, ni publier un classement final. Amiens a remporté le
championnat devant Viry, ou peut-être Grenoble. Nul ne le sait. De plus,
la saison était trop courte (16 matches) et ne convenait qu'aux joueurs
qui étaient intégrés par ailleurs dans l'équipe première. Quant à
l'organisation d'un barrage de promotion / relégation avec le vainqueur de
"junior excellence", elle est passée aux oubliettes. Ni la fédération, ni
certains clubs ne semblaient s'intéresser dignement à ce championnat,
parfait reflet de l'état de l'élite.
Jusqu'ici, les tourments des championnats nationaux avaient été compensés
par le maintien miraculeux en groupe A de l'équipe senior. Mais le Mondial
de Saint-Pétersbourg se transforma en cauchemar. La France obtint une
brillante victoire contre la Suisse, mais la déroute russe contre ces
mêmes helvètes envoyait les Bleus en poule de relégation. Quelle terrible
désillusion ! Menés rapidement 2-0 par l'Autriche, ils arrachaient certes
un nul, mais perdaient contre l'Ukraine. Des lors, il fallait espérer un
miracle, mais les Autrichiens, menés de deux buts, marquaient trois buts
dans la derniere période contre l'Ukraine et envoyaient la France, malgré
sa large victoire 7-2 face au Japon, en enfer, dans la mesure où le Japon
est protégé par l'IIHF, qui croit sûrement que voir l'équipe du pays du
soleil levant perdre tous ses matches année apres année en groupe A est
une bonne promotion pour le hockey en Asie.
Néanmoins, le groupe de l'an prochain - à domicile contre le Danemark, la
Pologne, les Pays-Bas, la Hongrie et la Lituanie - laisse espérer une
remontée immédiate.
Les promesses furent vite oubliées, et Stéphane Sabourin, peu apprécié par
certains des joueurs, était licencié. Pour la cinquième fois en cinq ans,
la France changeait d'entraîneur. Le remplaçant de Sabourin pourrait être
Heikki Leime, qui a conduit Caen à une finale de championnat et à une
victoire en coupe.
Au bout du compte, rien n'a changé dans les habitudes du hockey
français...
Marc Branchu
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